

Un chevalier noir est une figure héroïque issu de la littérature médiévale anglo-saxonne.
Il s'agit à l'origine d'un soldat ou chevalier qui n'a pas prêté allégeance à un lige ni ne reconnaît ses couleurs, ou bien d'un seigneur en campagne qui souhaite garder l'anonymat. Par conséquent ses armes héraldiques ont été gommées ou il n'en a jamais porté.
La Maison d'Angleterre régulait très officiellement les corps constitués par l'héraldique (par exemple l'institution écossaise du Lord Lyon King of Arms ou le College of Arms anglais), ce qui fait qu'un combattant qui n'aurait pas gagné une bannière par le biais d'un héritage ou de l'adoubement se retrouvait sans écu pour le représenter. Ces chevaliers sans bannière entraient alors en mercenariat et se vendaient au plus offrant, correspondant à la figure germanique du Chien de guerre. De plus, comme le service d'un écuyer ou d'un page leur faisait défaut pour entretenir leur armure, ils la peignaient en noir afin d'éviter qu'elle ne rouille.
De tels professionnels de la guerre qui n'avaient pas prêté serment de fidélité constituaient une épine dans le pied du suzerain de la région. S'ils se multipliaient, ils pouvaient porter atteinte à l'ordre social institué par la féodalité ; ils étaient donc placés en disgrâce. Ce point de vue fut un facteur induisant l'acception péjorative de l'expression « chevalier noir ».