L'hiver
L'Air paraît tout obscur la clarté diminue
Les arbres sont tous nus les ruisseaux tous glacés
Et les rochers affreux, sur leurs fronts hérissés
Reçoivent cet amas, qui tombe de la Nue.
Tout le Ciel fond en eau la grêle continue
es vents impétueux, les toits sont renversés
Et Neptune en fureur, aux Vaisseaux dispersés
Fait sentir du Trident, la force trop connue
Un froid âpre et cuisant, a saisi tous les corps
Le Soleil contre lui, fait de faibles efforts
Et cet Astre blafard, n'a chaleur, ni lumière
L'Univers désolé, n'a plus herbes ni fleurs
Mais on le doit revoir, dans sa beauté première,
Et l'orage éternel, ne se voit qu'en mes pleurs.
Georges de Scudéry