
Chaque rentrée scolaire me chatouille les narines et me taquine la mémoire. J’aime me rappeler l’odeur de mes premières heures d’école primaire...
La veille, ouvrir mallette et plumier afin de tout vérifier une dernière fois et ne pas pouvoir s’empêcher d’y poser le nez. L’odeur du cuir qui vous envahit, celle des bics bleus qui vous secoue, celle de la mine du crayon noir qui vous séduit et celle du pot de colle, à la palette logée dans son encoche, qui vous enivre.
Le lendemain, la boîte à tartines que l’on referme, le Léo que l’on glisse dans une poche du devant, le berlingot calé sur un côté, entre le taille-crayon et la boîte à bons points. Une boîte à cigarillos avec encore au fond quelques miettes de tabac. Une odeur forte qui se mélange si bien au chocolat, au salé du jambon, au cossu des matières et au nouveau des objets.
En classe, un mobilier nettoyé avec soin qui dégage une odeur de savon vert à en faire pâlir de jalousie Monsieur Propre et qui, rapidement, se mêle aux effluves lourds de la cire des bancs et des armoires.
Les petites filles Bébé Cadum, les petits garçons Lux et madame Debruges à l’eau de toilette écœurante. Avant de rentrer, les élèves s’alignaient devant la porte de leur classe respectives. Au signal, nous entrions dans la classe où trônait le vieux poêle qui attendait les premiers frimas pour déguster sa ration de charbon ou de bois.
Et puis, tant attendue, la distribution des cahiers et des livres neufs. J’en garde cette habitude d’en faire tourner les pages sous mes narines avant de les ouvrir, la première fois. Le papier, l’imprimerie, les mots, les phrases, la connaissance, je les retrouve aujourd’hui encore à chaque rentrée des classes quand, au rayon papeterie, entourée de bambins de tous les âges, je me laisse aller à me souvenir.
Les futures centenaires de la maison de retraite St Exupéry
Texte trouvé sur le net, apparament signé par des retraitées. Par contre les "bics bleus" ça me dit rien du tout.